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La chou-fleur sème... les idées germent.
25 mai 2015

L’histoire d’une utopie agricole : la bergerie de Villarceaux.

La bergerie de Villarceaux est une ferme inclue dans le domaine de Villarceaux (situé en Ile de France à l'ouest de Paris), domaine pesant pas moins de 400 hectares de terres agricoles, 250 hectares de forêt, un golf de 110 hectares, deux châteaux dans leur parc de 70 hectares enclos d’un mur …. Un cadre unique et exceptionnel on va dire….

 

(Source: Bergerie de VIllarceaux)

La bergerie de Villarceaux était au début une ferme plutôt classique et diversifiée en activité (élevage ovin et cultures) qui a suivi un parcours de modernisation tout à fait habituel à partir des années 70 jusqu’à 90. À savoir : diminution voir abandon de l’élevage, retournement des prairies, spécialisation et agrandissement des surfaces en céréales, suppression des haies, négligence des bois…etc.

Un parcours typique pour les fermes du secteur …. Jusqu’à ce que…jusqu’à ce que la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l'Homme, propriétaire du domaine, change ces orientations, contradictoires à ses ambitions originelles. Son but ultime est de répondre à cette question :

« En quoi ce domaine pouvait-il être porteur de solutions aux problèmes des hommes d’aujourd’hui, comment pouvait-il être mobilisé au service du bien publique ? »

Un programme est alors lancé entre 1993 et 1995, le "programme Villarceaux" pour "expérimenter grâce à un domaine agricole, de nouvelles perspectives pour l'espace rural en Europe" et à partir de 1996, commence alors une transition agroécologique de taille.

 

(Source: Bergerie de VIllarceaux)

La ferme a alors évolué sur plusieurs axes et en plusieurs étapes : la conversion à l’agriculture biologique, la scission des parcelles agricoles en unités plus petites, la replantation de milliers d’arbres afin de structurer le territoire, créer de nouvelles haies et redévelopper des milieux propices à la biodiversité. L’implantation même de parcelles en agroforesterie, un système de culture associant l’arbre et les cultures céréalières. À cela s’ajoute bien entendu la réintroduction de l’élevage et donc de prairies ainsi que la diversification culturale…. C’est aussi la recherche d’une autonomie économique et alimentaire et d’une ouverture au public, ce qui est rare dans le milieu agricole.

 

(Source: Bergerie de VIllarceaux)

Un projet de longue haleine qui trouve maintenant son équilibre et qui s’oriente alors maintenant vers un partage des connaissances. La bergerie accueille des étudiants, des chercheurs, des formations pour transmettre le fruit de son expérience.

Cette ferme nous inspire et est un de mes modèles personnels de développement agricole. Mais l’utopie, atteinte ici, a un prix. Cette ferme très particulière a reçu des fonds et des subventions allouées à ce développement. L’Ile de France aide particulièrement ce genre de projet, vu le peu d’agriculture présente sur son territoire.

 

Le programme Villarceaux comportait à ses début une multitude d’orientations ou le développement agronomique n’était qu’une partie du travail.(Source : Courrier de l’environnement de l’INRA, juillet 2014).

 

Diagrammes des scores obtenus par la ferme selon la méthode de Diagnostic IDEA (2009-2013). La ferme possède les points les plus forts sur la durabilité agroécologique et socioterritoriale. Une ferme si complexe est par contre très difficile à transmettre (0/20) et est encore ultra dépendante des aides PAC (note 2013 de 0/20). (Source : Courrier de l’environnement de l’INRA, juillet 2014).

La bergerie c’est aussi un lieu d’accueil avec un restaurant ouvert le WE, une AMAP, un écogite sublime, un lieu de formation unique et agréable ainsi qu’un camping écologique.

C’est encore un lieu de ballade très agréable. Le site et les parcelles agricoles étant d’un seul tenant, on peut faire plusieurs circuits de randonnées en ne croisant quasiment pas de voitures. Je vous garantis une rando agréable.  

Je vous passe certains détails pratiquo-pratiques et agronomiques et vous invite à lire leur histoire complète sur leur site (http://www.bergerie-villarceaux.org/)  et surtout à vous y balader. Si vous êtes dans la région parisienne, la ferme est facilement accessible.

 

(Source: Bergerie de VIllarceaux)

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Commentaires
L
Merci pour l'article! On va programmer une sortie de ce coté là!
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F
Bonjour bonjour. Je passe souvent par ici depuis quelques mois. Sans jamais laisser de traces ... Mais j'aime beaucoup cet univers qui mêle couture, nature et culture (sous tous ces sens !). j'aime lire votre parcours, pas si simple, de l'installation agricole.<br /> <br /> Je suis moi-même paysanne, en devenir pour le moment car non installée, mais je travaille sur la ferme de mon père (brebis laitière et transformation fromagère). Je devais m'installer sous peu, mais gros bouleversement dans ma vie qui m'amène à beaucoup de réflexions et à prendre le temps d'aller voir ailleurs avant de m'installer. En fait je voulais réagir au diagnostique VIVEA. C'est mon côté syndicaliste ça. Je ne sais pas si vous connaissez la Confédération Paysanne et la FADEAR (son association de développement) qui défendent ensemble un projet global qui est bien évidemment agricole mais qui prend en compte également tous les enjeux de société. Le projet d'agriculture paysanne.<br /> <br /> Beau printemps à vous.<br /> <br /> Au plaisir de revenir lire quelques lignes par ici.<br /> <br /> Florine paysanne en devenir
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