Les produits laitiers... le sens à l’état pur !
Lorsque j’ai commencé ma démarche de simplification et de diminution de déchet, j’ai regardé ce qu’il y avait dans notre poubelle et notamment les emballages en plastiques non recyclables. Ces emballages en plastiques venaient de quelques produits transformés consommés chez nous avec notamment : la pâte à tarte, les yaourts et parfois des crèmes dessert. J’ai donc cherché à remplacer ces produits par du fait maison en commençant par le yaourt.
J’étais motivé à faire mes yaourts à la maison, mais si je m’embêtais à les faire, il fallait qu’il y ait un sens. Je me posais la question de la comparaison énergétique : qu’est ce qui coute plus cher à l’environnement ? Je me suis vraiment interrogée sur l’ACV (Analyse du Cycle de Vie) du yaourt et de son pot. J’ai cherché plusieurs jours et je n’ai jamais réussis à trouver de données tangibles.
Car le fait de faire ses yaourts à la maison, veut dire : consommer de l’énergie individuellement pour quelques pots de yaourt, se déplacer pour acheter du lait (si on va chez un producteur surtout), laver ses pots. Contre un système de production énergétiquement mieux contrôlé (j’imagine) et dont la logistique semble rodée et couter moins chère en pétrole (si on revient au pot de yaourt).
Faire ses yaourts soit même, pour peu que l’on cherche à être cohérent au niveau emballage signifie trouver du lait chez un producteur près de chez soi et le transporter dans une bouteille en verre recyclable. … De plus, dans la zone céréalière où je vis, trouver un producteur de lait à moins de 15Km de chez nous relève du défi ! Déjà je partais un peu perdante.
Faire du yaourt avec du lait acheté en grande surface me semblait tout à fait grotesque. Le lait est tout autant standardisé en usine, pourquoi s’embêter alors à faire ses yaourts ? Il fallait trouver du lait cru issu d’un producteur par un autre moyen …Le marché ?!!
Nous avons trouvé du lait entier cru, sur le marché voisin que nous faisons chaque semaine. Il est vendu …en bouteille plastique. Nous faisons nos yaourts depuis plus de 6 mois, tous les vendredis soirs au retour du marché et nous recyclons la bouteille.
Bilan des courses : notre gain ici est d’abord gustatif car le yaourt au lait entier cru a un gout et une texture complétement différente. Avec du miel, de la confiture ou du sucre rapadura, un pure délice!
Le gain environnemental est finalement moindre, nous n’avons pas trouvé de lait cru vendu en bouteille de verre et faire plus de 20Km pour aller chez un producteur me semblait tout à fait inutile (à part pour aller papoter avec l’agriculteur ce qui ne me dérange pas !). Nous avons déplacé un peu le problème car il nous reste sur les bras une bouteille en plastique, recyclable, certes, mais en plastique…
source: Mabellephoto.com
Mais cette démarche me réconcilie lorsque je pense que ce lait ne transite pas par Lactalis qui ne cherche qu’à diminuer les prix payés aux producteurs. Et surtout je soutiens un producteur, (même s’il n’est pas en agriculture bio) qui pratique le pâturage, qui a des vaches Normandes (une race en déclin en France) et qui transforme son lait à la ferme en un fromage AOP Neufchatel.
Nous avons étendus notre démarche à tous nos desserts lactés : riz au lait, crème dessert, semoule à la vanille … tous ces desserts sont maintenant faits maison au lait cru de La ferme du mont au bec ! Le seul hic : ça m’arrive de prendre du lait chaud le matin de temps en temps. J’avoue que le lait cru chaud, j’ai encore un peu de mal…Mais ça va (re)venir !
source: http://www.mam-st-etienne.fr
En plus, ma yaourtière (qui me vient de ma grand-mère), elle claque avec ses couleurs dans la cuisine !