Réflexe Mamie?!
Nous sommes plein de réflexes dans notre façon de vivre. On ne s’en aperçoit pas et pourtant…. 2 générations avant, certains de ces réflexes n’étaient pas encore là.
Quand j’étais petite, ma grand-mère venait régulièrement à la maison pour aider ma mère. C’était l’occasion pour elle de moindres petites réparations ou petits entretiens dans la maison que personne d’autre ne faisait ici. Et chez elle, j’ai le souvenir de ces moindres gestes et réflexes si différents des nôtres aujourd'hui. Maintenant, je m’aperçois que son mode de vie était si économe, si simple et pourtant si facile. On appelle ça maintenant de l’écologie alors que ce n’était qu’une question de logique !
Réparer :
Combien de fois ai-je vu ma grand-mère repriser nos chaussettes étant petits, réparer un trou dans un pull, raccommoder même un torchon ! Les chaussures sont trouées ou décousues? Un petit tour chez le cordonnier.
Jean-François Millet - La couseuse
Et maintenant ? Une chaussette trouée, un jean rapiécé ? Un drap abimé? Direction la poubelle et on rachète!
Réutiliser, recycler, détourner ou transformer
Ma grand-mère gardait dans un petit tiroir de sa table des morceaux de carton d’emballage et de vieilles enveloppes pour faire ses listes de course. Elle nous appelait toutes les semaines pour que nous gardions les boites de camembert pour allumer son feu. Aucun pot de confiture ou bocal ne partait à la poubelle, pas question d’ouvrir les pots comme une brute et d’abimer le couvercle, ils servaient chaque année.
Les sacs en plastique ? Il devait y en avoir maximum 2 à 3 dans sa cuisine et avaient eu au moins 20 vies avec elle. Les courses transitaient par con cabas évidemment !
Un drap devenait un torchon, des fins de pelote et quelques chutes de tissus, une couverture. Les bouts de bois servaient toujours au jardin. La ficelle n’était jamais jetée. Son charbon était conservé dans un carton de lessive. Les vieilles casseroles étaient souvent détournées pour d’autres usages comme donner à manger aux lapins et poules. Les boites de glaces servaient toujours pour congeler et les sacs à patates devenaient des tapis d’entrées.
Et maintenant ? On achète des torchons exprès, des tuperwares multicolores, de la ficelle et un tapis flashy en plastique. Tout ça pourquoi ? Une question d’esthétisme ? Tout est coordonné et joli dans la maison, le tapis, les torchons, les plastiques.
Entretenir
Lorsque ma grand-mère venait à la maison, elle adorait briquer nos "souliers", les voir brillantes. Elle en faisait une ligne à l’entrée de la maison. J’adorais revenir de l’école et retrouver mes chaussures comme neuves.
Van Gogh - Souliers aux lacets
Quand je dormais chez elle, le soir, elle se déshabillait dans sa cuisine, pliait et défroissait ses habits méticuleusement sur sa chaise. Les vêtements duraient longtemps, elle avait l’art de ne pas se tacher quand elle travaillait ou cuisinait. Le tablier et la blouse étaient ses amis. Entre deux jours, elle changeait son « maillot de corps » et sa culotte. Sa robe faisait la semaine. Quand on a lavé son linge à la main pendant des années et pour 7 enfants, on apprend à moins se salir !
Les laveuses du lot - Sarkis Diranian
Pour ma part… mes chaussures ont le droit à un ou deux coup de cirage dans la saison au maximum et après je me plains de les voir prendre l’eau et s’abimer … Je cuisine sans tablier. Une tache ? Direction la machine à laver !
Ranger
C’est tout bête mais quand chaque chose à sa place, quand les placards sont rangés, on accumule beaucoup moins. Par exemple, on sait ce qui reste dans nos stocks de cuisine, on n’achète pas une chose déjà dans le placard quand on fait ses courses.
Économiser l’eau et l’énergie
Ma grand-mère avait l’art d’économiser l’eau et l’énergie. C’était méthodique et automatique. Quand elle lavait sa vaisselle, son linge, faisait son ménage ou cuisinait. Son allié ? La bassine !
Laver son linge à la main si la quantité ne permettait pas de faire une lessive complète. Faire sa vaisselle dans une bassine puis la rincer dans une autre. Rincer tous ses légumes dans une bassine et utiliser l’eau sale pour arroser le jardin. Faire chauffer dans une casserole l’ eau pour son café, juste la quantité nécessaire et avec un couvercle bien sûr. Quand elle utilisait son four, elle en profitait pour cuire plusieurs plats et gâteaux en même temps.
Quand elle faisait quelque chose, tout avait un ordre pour ne pas salir sa maison et s’éviter du ménage. Ce n’était pas de la radinerie au contraire. Elle utilisait avant, l’eau du puit de la ferme. Quand l’été est sec, on apprend à faire avec moins. Idem, quand on se chauffe ou cuisine au bois, on apprend que faire du bois l’hiver … c’est dur !
Jean Francois Millet - Les Bucherons a la scie
Agir comme cela nous semblerait maintenant être de la radinerie et pourtant c’était juste logique et finalement très écologique.
On rachète quand quelques chose est abimé, on gaspille des ressources, on perd de l’argent, on dépense inutilement notre énergie et notre temps, on dilapide l’énergie de la planète. Pourquoi ? Par confort, par facilité. On veut aller vite, on pense gagner du temps, tout doit être beau et coordonné. Mais finalement on doit travailler plus pour le même résultat et on force le gaspillage.
J’espère petit à petit changer ses comportements, qui l’air de rien arrangeront peut être la situation environnementale ? Tout au moins, elles feront, j’espère, du bien à mon porte-monnaie et me permettront de gagner du temps libre !
Et vous ? Quel réflexe voudriez-vous voir changer chez vous ? Comment faisaient vos grands-parents?